Homélie du dimanche 9 Décembre 2018
2ème dimanche de l’Avent – Année C
Par le Frère Jean-Marie
Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur – Le style oral a été conservé
Frères et sœurs bien aimés, il y a quelques années, un jeune homme italien, Carlo, qui est mort à l’âge de 15 ans d’une leucémie fulgurante en trois jours et donc le procès de béatification est en cours, s’exprimait ainsi : « Tous naissent originaux, beaucoup finissent comme des photocopies ».
Ce n’est pas le cas de Jean le Baptiste ; Jean, qui devient en ce dimanche notre compagnon de route, a été sanctifié dès le sein de sa mère Élisabeth lors de la visite de la Vierge Marie qui portait en elle le Verbe fait chair, le Seigneur Jésus. Durant toute sa vie, Jean, cousin de Jésus, habitera dans le désert, le désert de Judée, à l’écoute et au service du Seigneur, Dieu d’Israël. Cet homme s’est laissé guider par l’action de Dieu sur lui, il s’est livré à cette action ; il l’a acceptée et surtout il a consenti à la volonté de Dieu sur lui.
Frères et sœurs bien aimés, qu’en est-il de nous ce matin ? Avons-nous consenti totalement à la volonté de Dieu ?
Comme dit le psaume 111 : « Heureux l’homme qui craint le Seigneur, qui aime entièrement sa volonté ».
En ce dimanche de l’Avent nous sommes invités, mieux, appelés par le Seigneur à travers la voix du Baptiste, à mettre en œuvre la volonté de Dieu sur nous dans notre vie, notre présent, notre avenir.
Une vie réussie, c’est une vie avec Jésus, à la suite de Jésus ; là nous bâtirons sur le roc, là nous bâtirons pour l’éternité… tout le reste est écume de mer qui disparait au bord de la plage.
Consentons à l’appel de Jésus et construisons avec lui sur le chemin qu’il nous demande… qu’il me demande.
Jean-Baptiste nous demande de « préparer le chemin du Seigneur, de rendre droits ses sentiers »… nous ne le pouvons sans sa grâce ! Comme de bons agriculteurs nous sommes appelés à préparer la venue pour le Seigneur ; il veut notre collaboration ; il ne le veut pas par la force mais il nous le demande par amour… sans nous il ne fera rien ; il veut le faire par nous, toujours avec nous.
Nous sommes appelés à préparer le terrain du Seigneur, à le labourer, à le herser, à jeter la graine, à l’arroser.
Cette préparation a deux niveaux : un niveau personnel et intérieur ; un niveau extérieur, communautaire et social.
Le niveau personnel demande comme un audit sur notre vie. Qu’est-ce que c’est qui me fait vivre aujourd’hui ? Par quoi et par qui suis-je attirer et pourquoi ? De quoi suis-je esclave ou dépendant ? Quels sont mes désirs les plus profonds, ce qui habite le cœur de mon cœur ?
En ce temps de l’Avent, Jésus vient nous apporter la lumière, la paix et la joie car il nous apporte la vérité et la justice. Sans vérité et sans justice, la paix ne peut pas être présente. Le Seigneur Jésus fait et nous permet de faire dans la douceur et l’humilité, la vérité sur nous et notre existence, sur la situation présente de notre vie. Cette vérité nous conduit à faire des changements, à effectuer des choix, à prendre des décisions et poser des actes justes qui rectifient ce qui doit l’être. Cette vérité, et la justice qui en découle, nous apporte nécessairement la paix.
La paix que Dieu seul peut donner dans une vie droite confiée à lui.
L’autre niveau est le rayonnement de cette vie dans le Seigneur, comme Jean le Baptiste, chacun selon sa vocation et sa mission. Non nécessairement exceptionnelle ou éclatante mais authentique, sereine et profonde. La vérité rayonne par elle-même, elle n’a pas besoin de projecteurs. Le prophète Baruch disait en son temps : « Jérusalem… revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe toi dans le manteau de la justice de Dieu…Dieu va déployer ta splendeur partout sous le ciel, car Dieu, pour toujours, te donnera ces noms : ‘Paix-de-la-justice’ et ‘Gloire-de-la-piété-envers-Dieu’ ».
Ce qui est écrit par l’auteur de ce livre biblique nous concerne tous et chacun.
Frères et sœurs, en ce jour du Seigneur, en ce temps de l’Avent, dans l’attente de la venue de Jésus, témoignons avec douceur et respect auprès de nos contemporains, quels qu’ils soient, de l’amour du Seigneur et de sa miséricorde permanente et infinie…
Amen !
