Homélie du dimanche 02 octobre 2022 – 27ème Dimanche Temps Ordinaire – Année C

Par le Frère Jean-Baptiste

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur. Le style oral a été conservé.

 

  • Qu’est-ce que croire ? Qu’est-ce que servir ? Voilà ce à quoi Jésus désire nous répondre à travers les deux paraboles de cet évangile de St. Luc, ce 27ème Dimanche.

« Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous aurait obéi.»

Quelle disproportion dans cette image entre la graine minuscule et le déracinement du grand arbre ! Par ce paradoxe, Jésus veut nous révéler que la foi possède une puissance qui dépasse notre entendement.

Oui, la foi comme une graine de moutarde peut déraciner et déplacer un arbre par la force de Dieu désirée en nous, elle peut agir quand nous acceptons de ne plus pouvoir rien faire. La foi vient de Dieu, elle agit d’elle-même avec sa puissance, à partir du moment où nous reconnaissons notre propre impuissance et que nous implorons son secours. St. Paul dit aux Corinthiens que le croyant dans sa faiblesse doit laisser triompher la force de Dieu. La foi n’est pas seulement une croyance à laquelle on adhère, ou même une conviction délibérée à partir du message du Christ, elle est d’abord une mystérieuse certitude enracinée dans notre âme, qui est due au respect plus ou moins conscient de la grâce divine accueillie dans notre cœur. Cette foi radicale au Dieu vivant, pressenti comme Créateur bienveillant, a le pouvoir d’animer en nous toutes nos démarches, mais aussi de transplanter l’arbre de notre vie et de le faire avancer au-dessus des flots du grand lac mouvementé de l’existence, comme Pierre, au-dessus des tempêtes des doutes, des tentations, de toutes formes de mal, du péché et même finalement de la mort.

  • La foi, pour le chrétien, c’est l’abandon confiant de soi-même à la volonté toute puissante et toute aimante de Dieu ; elle-seule a le pouvoir de nous éclairer, de nous vivifier, d’effacer et de reconstruire. Cela demande de notre part de faire fondre la raison de notre égo, car c’est alors que la grâce peut travailler pleinement et nous transformer selon le mystère pascal que le Christ a accepté de subir pour nous.

Peu avant son arrestation, Jésus s’est écrié dans le temple : « …celui qui croit en moi ! … De son cœur couleront des fleuves d’eau vive ». « Tout est possible à celui qui croit » répliquait Jésus au centurion qui venait à Lui pour que guérisse son esclave déjà à l’agonie. « Va ta foi t’a sauvée » dit-il à la cananéenne ; entendons bien : Jésus ne dit pas « je t’ai sauvée » mais « ta foi t’a sauvée », c’est quelque chose de surprenant… Ce qui suggère que tout homme ou femme, même n’appartenant pas encore à l’Église, possède déjà le désir d’être sauvé ! Il ou elle aspire à cette rencontre mystérieuse avec le Sauveur médiateur de la Toute-puissance divine. Nous devons espérer d’ailleurs que, par la prière, avec le jeu des circonstances, et à l’aide de quelques témoignages de fidèles, puisse se réaliser pour beaucoup d’hommes ou de femmes, par la Miséricorde de Dieu, cette rencontre intime et personnelle désirée !

La foi, nous l’expérimentons tous, suscite une ouverture, et par suite, une disposition au service d’autrui ; St. Paul l’affirmera : « la foi opère par, ou dans, la Charité ». La foi conduit à servir Dieu, certes, mais aussi à servir à la manière d’un miroir, tout être humain !

  • C’est la 2ème partie de l’évangile qui nous le rapporte maintenant ; en cela, Jésus apparait comme le parfait exemple par toute sa vie ; cependant, au moment du lavement des pieds de ses disciples, Il l’a exprimé d’une façon magistrale en déclarant à leur stupéfaction : « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert ». St. Paul dans sa lettre aux Philippiens renchérira en écrivant « Il s’est rendu obéissant comme un esclave», ce qui correspond tout-à-fait à la description de la 2ème parabole du serviteur, qui au retour des champs, se trouve contraint de préparer le diner de son maître et le sert, avant que lui-même ne mange et boive à son tour. Or, le fait d’avoir accompli son devoir le rend Heureux.
  • A notre tour, il nous est demandé d’effectuer à notre mesure, ce service dont l’Église a besoin incontestablement pour ressembler à notre vénéré Seigneur, qui a manifesté l’Amour de Dieu et du prochain par le don douloureux de sa vie.

Heureux sommes-nous de partager cette condition de serviteur qui nous permet de devenir les amis du Seigneur, comme il l’a dit lui-même à ses disciples, car « tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître ».

Rendons grâce à Dieu de nous élever à la condition de fils dans le mystère pascal de son Fils !

 

Historique de nos Homélies

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