Homélie du dimanche 25 Novembre 2018

Solennité de notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’Univers – Année B

Par le Frère Cesare

XXXIV T.O.B 2018 Cristo Re

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur

Le style oral a été conservé 

 

Nous fêtons le Christ Roi : mais qui est le Roi ?

« Si mon Royaume était de ce monde mes serviteurs auraient combattu » : Jésus affirme qu’il est Roi, mais il dit clairement que nous ne pouvons pas transférer notre vision du pouvoir, celle dont nous avons l’expérience, sur son pouvoir. À lui le Père a tout remis : tout ce qui est au Père est à lui, mais il nous a montré un visage du Père et du pouvoir totalement autre que celui par lequel nous tachons de tenir debout le monde et nos communautés humaines.

Jésus se tient devant Pilate : le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs devant un gouverneur de province, mais en lui rien ne montre mépris, arrogance ou haine. Il est Roi pour sauver même celui qui lâchement le laissera conduire à la mort. Le Christ souligne une seule chose : que son royaume n’est pas en parallèle avec les pouvoirs de ce monde et que, il consiste dans la Vérité. Pilate répondra : qu’est-ce la vérité ?

Nous voyons Jésus se vider de tout sauf de la miséricorde ; car c’est à cause de la miséricorde infinie du Père qu’il est venu apporter et manifester sur la terre, qu’il est jugé, méprisé, haï, dépouillé de tout. L’amour chrétien, à la suite de celui de Notre Maître et Seigneur, à l’imitation de Jésus qui s’est totalement vidé pour nous donner sa vie, est un amour en perte. Saint Paul parle de Kénose, un mot grec qui veut dire : se vider.

Ce sont des choses qui, si l’on veut parler de miséricorde, ne peuvent être délaissées, même si on les connaît très bien. Un Roi qui se vide pour sauver ses sujets ! Là nous découvrons la véritable grandeur de la royauté.

Dans la deuxième lecture, celle tirée de l’Apocalypse, Jésus est appelé « le Témoin fidèle » et on nous dit qu’Il nous aime et nous a libérés de nos péchés par son sang. Encore une vérité qui peut nous troubler, tellement elle est grande. Jean, ici, emploie le verbe au présent : « Il nous aime ». C’est l’unique fois où dans le Nouveau Testament on parle de son amour au présent. En général on dit « qu’Il nous a aimés ». Sa Royauté est Amour présent, à tout instant et elle se manifeste en faisant de nous une royauté, des prêtres pour son Dieu et Père. Il nous élève à son rang, car l’unique Roi et Prêtre devant son Père, c’est lui. Il fait de nous un Royaume, en nous donnant sa vie ; là aussi Il s’est vidé dans la miséricorde, car en effet en élevant nos yeux vers Celui qui a été élevé de terre sur la Croix, nous ne pouvons faire autrement que nous frapper la poitrine, conscients que nous sommes du côté de ceux qui l’ont transpercé.

Sa Miséricorde manifeste le fait qu’Il est notre Roi et son pouvoir s’exerce en donnant sa vie pour que nous soyons sauvés. Son Pouvoir est Pardon et Vie.

La vision du Prophète Daniel va dans le même sens :

« à lui fut donné domination, gloire et royauté ; et tous les peuples, toutes les nations et les gens de toutes les langues le servirent. »

Nous ne pouvons pas voir cette gloire du Fils de l’homme à la manière de la politique des siècles qui ont précédé Jésus Christ : c’est la merveille de la Miséricorde divine d’avoir rassemblé et vouloir encore rassembler le monde entier sous sa royauté dans le Règne de l’amour et de la Paix, de la justice, de la Grâce, de la Sainteté et de la Vérité, comme le dit la préface de ce jour. C’est donc à ce Royaume que nous appartenons et nous le demandons dans la prière : « que toute créature, libre de l’esclavage du péché te serve et te loue sans fin. »

La Miséricorde divine change, renverse tous les schémas et les relations dans le monde. Le pouvoir et la liberté vont ensemble dans le service, parce que, on sert par amour comme le Christ ; et dans le service par amour nous trouvons la véritable grandeur de la personne humaine.

Saint Benoît nous demande de ne rien préférer à Jésus Christ : car il est notre véritable et unique Roi, lui qui dans sa Miséricorde s’est fait le serviteur de tous.

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