Homélie du Dimanche 25 Août 2019

21ème dimanche du temps ordinaire – Année C

Par le Frère Jean-Marie

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur – Le style oral a été conservé

 

Frères et sœurs bien aimés, en ce dimanche, en ce jour du Seigneur, la Parole de Dieu vient nous rejoindre, et résonner à nos oreilles et nous faire sortir de la torpeur spirituelle.

Les textes bibliques de ce jour nous montrent, à l’évidence, que le Salut, le Salut éternel, est proposé à tous sans exception et que l’Amour de Dieu vient nous chercher quelle que soit notre situation. Personne n’est exclu.

Mais cet Amour divin qui constitue comme le socle et le fondement du monde, mais non seulement du monde mais de notre vie, nous appelle sans cesse à nous réveiller, pour prendre le chemin que Dieu indique.

Frères et sœurs, toutes les voies ne mènent pas au Salut. Il y a des voies sans issues, des impasses. Il y a des chemins qui conduisent à la mort et à la perdition éternelle, à la ruine existentielle. Mais le Seigneur, Lui, nous appelle à la vie : une vie en abondance, au bonheur, à une joie sans fin ; telle est la volonté de Dieu.

Ces textes de la liturgie eucharistique mettent en évidence trois aspects essentiels de notre vie. À savoir que Dieu nous aime, il nous aime personnellement et sans condition.

Puis que Dieu veut le Salut de tous.

Enfin que le Seigneur propose à tous, comme à chacun, le Salut. Et lui donne les moyens pour atteindre ce Salut.

Amour inconditionnel de Dieu. Salut accompli par le Christ sur la croix qui sauve tous les hommes.

Moyens donnés aux hommes, et à chacun en particulier au fond de sa conscience, pour reconnaitre et adhérer. Consentir à cet Amour sauveur.

Oui, frères et sœurs, tout cela est merveilleux et bien réel. C’est notre vie.

Encore, faut-il répondre à cette sollicitation divine, à cet appel du Seigneur ; répondre à son Amour. Beaucoup peuvent entendre les Paroles du Salut et rester inertes, comme endormis, et cela sous un double aspect : soit dans un engourdissement spirituel qui fait vivre notre relation à Dieu et aux autres dans un cadre préétabli et invariable, mais sans souffle vital. Des personnes anesthésiées, confortablement établies dans des habitudes – certes bonnes et honnêtes, mais sans vie et donc sans fécondité – qui conduisent doucement mais sûrement à la mort.

D’un autre côté, une écoute lointaine, parfois bienveillante mais distraite, voire un peu hautaine, suffisante, de la Parole de Dieu. Se laissant étourdir par de multiples occupations, n’ayant jamais le temps pour l’essentiel. Mais consacrant tout le temps à des choses futiles, ou du moins inconsistantes, avec un leitmotiv : « Toujours plus tard ! Après ! »

Frères et sœurs, Jésus nous appelle, tous et chacun, à passer par la porte étroite. Une porte étroite oblige à se délester de beaucoup de choses, à avoir une attitude d’humilité. À se courber, à baisser la tête pour éviter de se cogner le crane sur le fronton, pour franchir le seuil de la maison !

Jésus se qualifie lui-même, dans l’évangile de st Jean, de « porte » : « Je suis la porte des brebis » dit Jésus au chapitre 10 de Jean. Jésus est le but, le chemin et la porte.

Les chemins, le but et la porte ne sont pas à inventer, à imaginer, à sélectionner. Ils nous sont indiqués et donnés par le Christ lui-même. Jésus est le terme de notre foi. Mais il se fait, pour chacun et chacune de nous, le chemin qui conduit à Lui, et la porte qui permet d’accéder à la bergerie céleste dans le Royaume de la paix ; dans la paix et la joie du Royaume céleste.

Le Seigneur Jésus nous invite à lutter pour entrer par la porte étroite. Jésus dit « efforcez-vous – luttez – pour entrer par la porte étroite ».

Il y a donc une lutte pour avancer et maintenir le cap. Ce n’est pas spontané et naturel ! Ce qui est naturel et spontané, c’est le laisser- aller, de partir à « vau-l’eau ». Et de nous laisser flotter sur le grand fleuve de la vie, plus exactement de la pensée commune qui conduit à la dislocation de l’existence humaine.

Jésus nous demande d’être des ouvriers de justice. Il parle d’une manière négative en répondant dans ce dialogue à ceux qui l’interrogent, qui veulent entrer… et qui arrivent trop tard. « Je ne vous connais pas. Éloignez-vous de moi, vous qui commettez l’injustice » « vous qui pratiquez le mal »

Donc, Jésus nous appelle à être des ouvriers. Des hommes et des femmes qui pratiquent le bien ; qui pratiquent la justice.

Si le Salut est donné de manière gratuite, et pour nous il est très difficile de rentrer dans la gratuité de Dieu. Nous avons toujours tendance à vouloir, parler, discuter, marchander, de faire quelque chose pour obtenir le Salut. Dieu ne nous demande rien pour obtenir le Salut ! Le Salut est absolument gratuit !

Et les textes de ce dimanche le montrent : « les gens viendront du nord et du midi, de l’orient et de l’occident » : façon sémitique de parler, pour dire que tout le monde est appelé.

Nous avons un exemple magnifique dans l’évangile « Le bon larron » (on l’appelle habituellement « le bon larron »). C’est un gangster, un voyou, condamné à la peine de mort, qui est exécuté, et qui reconnait lui-même qu’il a péché, qu’il mérite ce qu’il a. Mais cet homme se tourne vers Jésus et il lui dit « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. »

Et Jésus lui dit :

« Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

Jésus le sauve ! Il ne lui a pas demandé de faire un examen à ne plus en finir, d’affirmer une foi avec toutes les qualités précises…cet homme se tourne vers Lui et il est sauvé !

Nous voyons bien que ce Salut est gratuit. Mais en même temps, Jésus veut que nous obtenions ce Salut par notre démarche libre. Nous sommes face à un paradoxe :

Le Salut absolument gratuit, donné, et de notre côté la nécessité aussi absolue d’engager notre liberté pour dire oui à Dieu. Dieu est le seul être qui ne contraint personne !

Il nous laisse absolument libre pour pouvoir agir par amour.

Si nous n’avons pas de liberté, notre amour est comme prisonnier, cloisonné et nous ne pouvons pas exprimer le fond de notre être. Nous sommes appelés à répondre librement à ce Salut.

Et Dieu ne contraindra jamais quelqu’un à le suivre !

Mais cette personne engage son éternité. L’éternité est une éternité de bonheur. Mais on ne peut exclure, d’après la révélation et les textes de l’évangile, que le refus de ce Salut peut être pratiqué par certaines personnes qui rejettent l’Amour et la miséricorde.

C’est une absolue cohérence avec la liberté et la réalité de l’Amour.

Quoi qu’il en soit, nous remettons tous et chacun dans la miséricorde divine. Mais nous sommes invités à répondre personnellement aujourd’hui à cet amour divin.

Frères et sœurs bien aimés, en ce dimanche, regardons à la lumière du Christ Jésus, ce qui est injuste et mal dans notre vie aujourd’hui. Faisons un petit examen de conscience, un petit audit !

L’avantage, il est gratuit !

De nous demander : qu’est-ce qui est mal dans ma vie aujourd’hui ?

Qu’est-ce qui est en porte à faux par rapport à la volonté de Dieu ?

Non pour se culpabiliser mais pour s’ajuster ! Pour mettre de l’ordre dans notre vie. Afin que ce canal de notre existence soit vraiment rempli de l’Amour de Dieu. Et non pas en partie obstrué, ou plus grave, coupé.

Oui ! Demandons au Seigneur de remettre de l’ordre dans notre vie et de la bonté. Et ainsi dans sa grâce, avec douceur et humilité, de vivre en enfant de lumière. Amen !

 

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