Homélie du dimanche 2 Juin 2019

7ème Dimanche du Temps Pascal – Année C

Par le Frère Jean-Baptiste

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur – Le style oral a été conservé

 

Frères et sœurs, ce 7ème dimanche de Pâques a la particularité de s’insérer dans la neuvaine de l’attente du Don de l’Esprit Saint.

Il est placé, en effet, entre les fêtes solennelles de l’Ascension et de la Pentecôte. Après que Jésus, lui-même, ait demandé à ses disciples de se mettre en prière pour mieux accueillir ce Paraclet. Le Paraclet qu’Il leur enverra du haut du ciel pour les réconforter de son absence physique.

La liturgie de l’année C nous fait méditer sur la troisième et dernière partie de cette prière de Jésus que nous rapporte St Jean, juste avant la Passion. On l’appelle « prière sacerdotale » parce que Jésus, Grand Prêtre, implore son Père pour que le sacrifice de sa vie en faveur de l’humanité, soit agréé. Il prie son Père pour les siens qu’il va quitter afin qu’ils deviennent le peuple saint. Ce peuple nouveau consacré par l’Esprit du Père et du Fils.

Dans la première partie de cette prière, Jésus fait savoir que le premier devoir de l’Église sera d’entrer dans la connaissance profonde de lui-même et de son Père. Car c’est là le fondement véritable de toute mission ; la persévérance dans la prière, non seulement personnelle, mais aussi communautaire avec la communauté des croyants. C’est à partir de cette expérience liturgique de communion, de louange, d’intercession, qu’adviendra le rayonnement des bonnes œuvres, et des différentes manifestations de l’Amour de Dieu au service des gens de notre pauvre monde éloigné trop souvent de la Lumière et de la Présence de Dieu.

À nous, confirmés dans la foi, notre premier apostolat consistera à faire sentir autour de nous que nous sommes mus, dans notre comportement, par cette conscience de notre relation personnelle à Dieu : ce Dieu créateur et rédempteur…

L’objet de la prière du Christ, aujourd’hui, n’est pas simplement celui de notre union personnelle à Dieu, mais aussi de la communion que nous formons avec les autres croyants : nous sommes responsables les uns des autres, même dans notre foi !

Jésus prie donc « qu’ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi… »

Le Christ savait que tout au long de l’histoire les croyants seraient la proie du Prince de la division de ce monde.

En cette prière, le Christ nous donne implicitement trois remèdes : le premier, celui de la contemplation, de l’unité mystérieuse de la Trinité, comme modèle de toute relation qui procède. Le deuxième remède, c’est le réfléchissement, de cette contemplation, qui tente à mettre en pratique, dans notre monde, cet amour d’amitié envers tous les hommes que nous pouvons rencontrer sur notre route, et montrer que l’Amour du Christ nous permet de nous donner nous-mêmes aux autres. C’est là une bonne méthode et sans doute la seule méthode assurée pour porter un témoignage vivant de notre foi !

Ce ne sera pas le résultat seulement de notre générosité, ou de notre fidélité à Dieu, ce sera surtout, pour nous, l’expression de la grâce de Dieu qui nous habite par cet Esprit Saint.

Les Actes des apôtres nous rapportent, qu’au moment de son martyre, Étienne contemplait la gloire de Dieu, il voyait Jésus debout à la droite de Dieu le Père.

Déjà ici-bas, la grâce est comme le miroir de la gloire de Dieu ! Seul l’Esprit Saint, par sa grâce, peut nous renouveler vraiment et nous rendre capables de vivre dans l’unité du Mystère de la communion du Christ avec le Père ; et nous préparer ainsi à vivre de façon définitive dans le Mystère du Christ, dans le Royaume.

Il est notable que, cette dernière partie de la prière, Jésus s’adresse à son Père dans une décision personnelle : « Père… je veux que là où je suis – (c’est-à-dire avec toi) – eux-aussi soient avec moi et qu’ils contemplent la gloire que tu m’as donnée ». Les disciples de Jésus doivent pouvoir le suivre dans son passage de la mort à la vie… et par là, puissent être introduits dans l’Amour trinitaire.

Voilà le troisième remède qu’il nous faut découvrir.

La volonté expresse de Jésus est d’engager les croyants dans sa mission de Salut auprès des hommes. Elle correspond à la volonté du Père qui a envoyé son Fils dans le monde. Aussi, à l’arrière-plan de cette volonté commune du Père et du Fils, se dévoile l’Esprit Saint, qui va soutenir l’œuvre de la réconciliation de Dieu avec les hommes… par cette communication secrète de grâce dans le cœur des croyants.

Oui, c’est l’Esprit Saint qui est l’Agent de la transformation de notre être psychique en un être vraiment spirituel.

À nous, revient, d’être éveillés à sa Présence et d’être dociles à ses mouvements, qu’on peut discerner dans le monde. Alors, l’Esprit Saint pourra être reconnu, lui-même, parmi les hommes, comme le Promoteur de toute relation vraie, comme le Médiateur du pardon et comme l’Expression personnelle de la miséricorde de Dieu.

Oui, c’est bien ainsi que l’Amour de Dieu doit pouvoir se manifester au monde par les membres de l’Église jusqu’au retour du Christ.

 

Historique de nos Homélies

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