Homélie du dimanche 15 mai 2022 – 5ème Dimanche de Pâques – Année C

Par le Frère Jean-Baptiste

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur. Le style oral a été conservé

 

Frères et sœurs, ce dimanche nous tourne déjà vers le mystère de l’Ascension, car la Gloire dont nous parle Jésus en ce discours d’adieux à ses disciples, est celle du mystère pascal, certes, mais dans la perspective de son accession corporelle de Ressuscité auprès du Père dans les cieux.

Sans doute faut-il nous rappeler que la gloire dans la Bible est le resplendissement de la grandeur et de la bonté de Dieu dans la création, elle peut alors s’exprimer par des phénomènes lumineux qui attestent de sa Présence. Pourtant, dans l’évangile, c’est avant tout la manifestation de l’amour de Dieu envers les hommes, qui englobe en quelque sorte Jésus lui-même en son expression multiple, à travers les œuvres bonnes qu’il réalise tout au long de sa vie publique, comme celles qu’Il réalisera plus tard dans son Église : c’est pourquoi Dieu aime son Fils qui le glorifie ainsi devant les hommes. Cependant, parmi toutes les œuvres merveilleuses, celle la plus belle, est celle qui touche le Christ au plus intime de lui- même, lorsqu’Il accepte dans un surcroit d’amour, que la volonté de Justice de son Père s’accomplisse en faveur des hommes à son propre détriment. Voilà l’obéissance parfaite qui l’entrainera dans le dépouillement extrême jusqu’à l’agonie, en sorte qu’un ange, durant la Passion selon st. Luc, devra intervenir pour le réconforter à Gethsémani dans son humaine solitude. Or, il semble que ce soit là, au plus bas de sa condition ténébreuse de serviteur, que va se manifester cette gloire dont il parle dans ce passage ; la Croix n’en sera que la conséquence logique et c’est elle qui nous dévoilera le paroxysme du sacrifice de l’amour de Jésus Christ à l’égard de tous les hommes.

St. Jean, plus que les autres évangélistes, a souligné cet aspect paradoxal qui démontre l’ambivalence du sens du mystère pascal, perçu à la fois du coté de Dieu, et du côté de l’homme. C‘est en Lui seul, le Christ-Jésus, que pouvait apparaitre une véritable équivalence d’ordre mystique liée à l’être de sa Personne humano-divine venant épouser notre condition pécheresse. Le Christ-Jésus est allé jusqu’à une substitution de lui-même pour l’humanité qui, sans Lui, sombrait dans l’abîme. Il en a assumé pleinement la divine réprobation, afin que puisse s’effectuer le grand retournement du genre humain vers son Dieu créateur, et proposer à chacun une libre conversion personnelle à accomplir également dans l’amour du Père, désormais révélé par Lui, son Fils incarné.

Cette gloire du Père n’est donc plus le privilège exclusif de Jésus, elle est destinée à tous ceux qui croiront en son Nom. Dans sa Prière sacerdotale de Grand prêtre, Jésus rappellera à son Père comment Il a donné à ses disciples la Gloire reçue de Lui, afin qu’ils soient Un comme le Père et le Fils sont Un.

La gloire de Dieu parmi nous est source de communion, c’est elle qui fait que le commandement nouveau se trouve authentifié souverainement et confirme notre amour du prochain, toujours fragile.

L’amour de Dieu et l’amour des frères trouvent ici la grâce du dialogue fondamental du Père et du Fils, leur unité et leur Gloire !

 

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