Homélie du dimanche 15 Décembre 2019
3ème Dimanche de l’Avent, de Gaudete – Année A
Par le Frère Jean-Marie
Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur – Le style oral a été conservé
Frères et sœurs bien aimés, nous continuons notre marche et nous persévérons dans l’attente du Seigneur.
Aujourd’hui nous accueillons, avec Jean-Baptiste, la réponse de Jésus. Non seulement sa réponse verbale mais encore sa réponse en actes, ce que les envoyés et disciples de Jean entendent et voient : à savoir les signes explicites, déjà décrits et annoncés par le prophète Isaïe (et les autres prophètes) que nous avons entendus en 1ère lecture, de la venue et de la Présence du Messie, c’est-à-dire du Christ.
En effet : « les aveugles retrouvent la vue… les boiteux marchent… les lépreux sont purifiés… les sourds entendent, les morts ressuscitent… les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle… et heureux celui qui ne chute pas à cause de Jésus » (celui qui n’est pas incrédule). Tous ces signes, ces miracles, ces prodiges, caractérisent un monde nouveau : l’entrée dans le festin des Noces. L’entrée dans le monde messianique. Bref, une Création nouvelle !
Les signes l’annoncent (que le Seigneur réalise sa promesse et le rétablissement de toutes choses), à commencer par cette ressaisie, cette reprise, de la situation des pauvres et de toute forme de pauvreté, de misère et de souffrance.
Jésus est bien le Christ, ce Messie (c’est-à-dire Celui qui a reçu l’onction), ce Messie attendu depuis des siècles par l’humanité mais surtout par le peuple saint d’Israël, pour être annoncé à tous les peuples de la terre. Jésus, le Christ, est ce nouveau Moïse qui permet la traversée, non plus, de la Mer Rouge mais de la mer de souffrance et de mort dans laquelle les hommes sont enfermés et prisonniers depuis le péché des premiers parents.
Jésus, nouvel Adam, nous a libérés, et Il vient encore nous libérer de toutes nos servitudes, visibles ou cachées, pour nous donner la saine et sainte liberté des enfants de Dieu ; ceux et celles qui vivent, et veulent vivre, choisissent de vivre dans la Présence vivante du Seigneur et la dynamique permanente et joyeuse des baptisés, dans le rayonnement lumineux du Don du baptême (constitutif de l’être chrétien à l’image d’une source intérieure) qui renouvelle, alimente et nourrit notre vie intérieure, et toutes les actions ordinaires et exceptionnelles qui jalonnent le cours de notre pèlerinage vers la Patrie définitive.
La Présence et l’action du Christ ne sont pas statiques, encore moins simples théories… mais une réalité ! Une réalité brulante qui n’attend que notre consentement, fut-ce léger, pour embraser la réalité de notre histoire personnelle, et même sociale, et les transformer dans la lumière de Dieu en un chef-d’œuvre, un chef-d’œuvre d’Amour et de Sagesse, dans cette abondance de vie que le Bon Berger est encore venu apporter à l’humanité entière, comme à chaque homme en particulier.
Alors quels que soient nos cachots obscurs, humides, et profondément sombres et ténébreux, comme celui de Jean-Baptiste, la lumière du Christ jaillira et illuminera nos ténèbres les plus profondes apportant en elles la lumière de la vie. Mais nous ne serons pas seuls… comme les envoyés de Jean-Baptiste, ceux qui nous sont proches et ouverts, pourront eux-aussi bénéficier de la réponse du Christ et de son action en eux.
La lumière est pour tous, sans exception ni sélection ! Comme la lumière du soleil entre par la fenêtre et illumine tous les objets d’une pièce, la lumière du Christ illumine tous les hommes et chaque élément de l’existence humaine. Il suffit d’ouvrir les yeux et d’accepter le réel.
Frères et sœurs bien aimés, aujourd’hui faisons le choix dans la grâce de Dieu, acceptons de tout cœur d’entrer dans la réalité du Royaume de Dieu et de sa Présence parmi nous dès maintenant ! Non de sa plénitude qui sera donnée plus tard, mais dans cette miséricorde divine qui nous donne accès, dès à présent, dès aujourd’hui, à la réalité de la Présence de Dieu dans notre vie et celle des autres… dans la vie de l’Église comme dans celle du monde.
Frères et sœurs, Dieu est à l’œuvre ! Ouvrons nos yeux et notre cœur pour voir et contempler l’œuvre de Dieu, y consentir et y participer.
Amen !
