Chers Frères et sœurs, nous fêtons aujourd’hui Saint Benoit, ce moine du VIème siècle dont nous connaissons quelque chose de sa vie grâce au Pape St Grégoire le Grand qui lui est contemporain, et qui dans un livre qui s’appelle « les Dialogues » a tout un chapitre sur la vie de St Benoit.

Et en parlant de cet homme de Dieu, Grégoire a cette expression, « Habitavit secum » : il habita avec lui-même. L’expression est intéressante, surtout pour nous chrétiens qui cherchons à vivre en présence de Dieu, par le baptême qu’on appelait dans les premiers siècles, le sacrement de « l’illumination ». Nous sommes devenus nous aussi lumière pour le monde.

Cette lumière, ce n’est pas notre lumière que nous avons fabriquée, c’est la Lumière du Christ. C’est bien pourquoi au jour de notre baptême, le prêtre ou le diacre qui nous a baptisé, a remis un cierge à notre parrain ou à notre marraine, qui nous rappelle toute notre vie que nous sommes porteurs de la lumière de Dieu.

Cette lumière de Dieu, nous la portons déjà sur notre visage qui est « un » dans la diversité ; nous sommes tous créés à l’image et à la ressemblance de Dieu ; c’est pourquoi nous sommes tous beaux ! De la beauté que confère l’amitié avec Dieu et le Don de Dieu. C’est pourquoi les chrétiens ont une exigence particulière de respecter tout homme, toute femme en ce monde, parce que tout homme est porteur de la lumière divine du fait même de sa création.

Et voici que par le baptême, cette lumière a été en quelque sorte placée sur une montagne, non pas pour nous glorifier, mais pour qu’elle éclaire aussi le monde, qu’elle resplendisse sur le monde.

Nous avons dans notre assemblée des petits marseillais qui sont dominés par la Bonne Mère, Notre Dame de la Garde qui veille sur toute la cité phocéenne. Nous pouvons dire nous aussi que par le baptême nous sommes aussi placés dans le monde, non pas encore une fois pour nous glorifier, mais pour laisser transparaitre quelque chose de la lumière de Dieu.

Et que fait la lumière ? La lumière est là pour éclairer ; la lumière réchauffe aussi ; et elle brule. La lumière du Christ brule toute les scories, c’est-à-dire tout ce qui en nous et dans le monde est étranger à Dieu. La lumière du Christ purifie. Elle a purifié St Benoit – qui n’est pas devenu St Benoit du jour au lendemain – qui a vécu tout au long de sa vie ce combat spirituel auquel nous sommes tous appelés, puisque la vie baptismale est un grand Don que nous avons reçu pour marcher vers le Royaume, courir vers le Royaume. Ce Royaume qui est déjà là, aujourd’hui parmi nous.

« Bienheureux les cœurs purs car ils verront Dieu » ; « Bienheureux les persécutés, à cause du Seigneur, ils reçoivent la terre en héritage ».

Cette vie divine que nous avons reçue par le baptême, que nous vivons dans l’Église par les sacrements, dans le sacrement de l’Eucharistie, nous fait déjà gouter quelque chose du Royaume des cieux.

En cette vie de St Benoit, nous sommes invités à prendre conscience de cela et à nous revêtir, comme nous y invite St Paul, « de tendresse, de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience ; à se supporter les uns les autres, à nous pardonner mutuellement, car nous formons un seul Corps ».

Les louveteaux pendant quelques jours de leur camp vont faire l’expérience de façon particulière, de ce que c’est de vivre en un seul corps, dans la joie d’être ensemble et de mettre toutes nos richesses humaines au service des uns des autres.

Que la prière de St Benoit nous aide à grandir dans l’amour de Dieu et dans le service de nos frères.

Amen !

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