Homélie de la Sainte Trinité

Dimanche 16 Juin 2019 – Année C

Par le Frère Jean-Berchmans

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur – Le style oral a été conservé

 

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, nous fêtons solennellement la Sainte Trinité. C’est un mystère que tous les baptisés, y compris chacun de nous ici présents, confessent : un Dieu unique en trois Personnes.

Ce faisant ; est-ce-que nous, les chrétiens, sommes plus intelligents que les autres à cause de notre capacité de découvrir un tel mystère ? Non !

Le dogme de la Trinité ne vient pas du travail intellectuel de l’homme. C’est une donnée de foi, c’est Dieu lui-même qui nous le révèle. En effet, les chrétiens ne peuvent le saisir que de manière progressive à moins qu’ils ne s’envolent avec les deux ailes de la raison et de la foi.

En fait, la foi juive au Dieu unique n’a jamais envisagé un Dieu-Trinité. Ce n’est qu’après la résurrection du Christ et à la lumière de l’Esprit Saint reçu à la Pentecôte que les chrétiens ont relu les Écritures, et reconnu le mystère de la Sainte Trinité. La Sainte Trinité se donne à nous, et en retour, elle nous demande une obéissance de la foi, sans nier pourtant le raisonnement de la pensée humaine. Mais, en réalité, à se laisser imprégner par l’esprit scientifique, l’homme veut tout savoir et tout maitriser, y compris les mystères de Dieu et Dieu lui-même. Il voudrait posséder Dieu et ses mystères comme des objets à sa portée. Et si c’est impossible, il pense que c’est absurde et inutile d’y croire.

L’histoire de l’Église nous montre aussi qu’il y avait des personnages qui cherchaient, avec une ardente et bonne volonté, à comprendre le mystère de la Trinité. Mais à la fin, ils devenaient des hérétiques parce que leur connaissance ne s’appuyait que sur la raison et n’arrivait pas à maintenir l’équilibre entre l’unité et la trinité, divines.

Frères et sœurs, si nous désirons connaitre Dieu de manière purement humaine, c’est-à-dire seulement par la raison, nous serons déçus et nous tomberons dans le désarroi. Il faut que nous LE connaissions non seulement par notre raison mais, surtout et avant tout, par notre cœur… par Amour.

Dans la Bible, la connaissance procède non d’une démarche purement intellectuelle, mais d’une expérience, d’une Présence, (cf. Jn 10,14-15 et 14,20 ; 17,21-22 ; cf. 14,17 ; 17,3 ; 2Jn 1-2) ; et elle s’épanouit nécessairement en Amour (cf. Os 6,6 et 1Jn 1,3). C’est dans ce chemin que Dieu nous invite à nous engager et à nous avancer vers Lui. En effet, plus nous aimons Dieu, plus nous Le connaissons davantage. Plus notre cœur est prêt à répondre à son Amour, plus nous pénétrons dans la communion intime avec Lui. En fêtant la Sainte Trinité, ce n’est pas une occasion de nous casser la tête afin de trouver une définition de ce mystère, ou de savoir exactement ce que sont les Personnes divines, mais c’est plutôt de chercher un moment qui nous permet de nous rendre compte de tout ce que les Personnes divines nous ont faits.

« Toute l’histoire du Salut, disait le Catéchisme de l’Église catholique, n’est autre que l’histoire de la voie et des moyens par lesquels le Dieu vrai et unique, Père, Fils et Saint Esprit, se révèle, se réconcilie et s’unit les hommes qui se détournent du péché » (DCG : Directorium Catecheticum Generale) (CEC 234).

Par l’Amour, le Père nous a créés pour participer à la gloire divine. Par l’Amour, le Fils se fait homme et vit comme nous, excepté le péché, afin de nous sauver de l’esclavage du péché, par la mort sur la croix. Et par l’Amour, l’Esprit Saint nous sanctifie, nous fortifie par ses Dons et nous amène à la vérité toute entière selon le dessein bienveillant de Dieu : que tous les hommes soient sauvés.

Le Pape Benoît XVI, dans son Encyclique Deus caritas est, numéro 1, disait avec saint Jean que :

« Dieu est Amour : celui qui demeure dans l’Amour demeure en Dieu, et Dieu en lui » (1Jn 1,4.16).

Cette Parole exprime ce qui est au centre de la foi chrétienne : l’image chrétienne de Dieu, ainsi que l’image de l’homme et de son chemin, qui en découle » (n.1). Et il poursuit sa pensée :

« Nous avons cru à l’Amour de Dieu », c’est ainsi que le chrétien peut exprimer le choix fondamental de sa vie. À l’origine du fait d’être chrétien, il n’y pas une décision éthique ou une grande idée, mais beaucoup mieux, la rencontre avec un évènement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon, et par là, son orientation décisive. »

Être créé par l’Amour et être appelé à entrer dans une relation intime d’Amour au sein de la Sainte Trinité, c’est la vocation de tout homme. C’est pourquoi par notre réponse librement à cet Amour, nous faisons non seulement la volonté divine, mais aussi, devenons des missionnaires : être levain de communion, de consolation et de miséricorde au milieu du monde.

Que la Sainte Trinité aide chacun de nous à pénétrer de plus en plus dans la communion divine qui est notre but ultime et notre Bonheur suprême ! Amen !

Historique de nos Homélies

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