En cette tempête sanitaire qui touche l’humanité, nous vous assurons de notre proximité fraternelle dans la prière auprès du Seigneur .

Que Marie, Mère de Dieu et la nôtre, vous protège de tout Mal et vous guide au Port du Salut !

Dans la Paix entrons dans la Semaine Sainte.

Vous pouvez nous confier vos intentions de prières par mail à abbaye.communaute@ndsenanque.org

Que Dieu nous bénisse, nous protège et fortifie notre Foi !

LES FIGURES DU MYSTÈRE

Le mystère du Seigneur, qui a été préfiguré depuis longtemps et qui est rendu visible aujourd’hui, trouve sa créance du fait qu’il a été accompli, bien qu’il soit jugé inouï par les hommes. En effet, ancien et nouveau est le mystère du Seigneur. Ancien selon les figures, nouveau selon la grâce. Mais si tu regardes vers ces figures, tu verras le vrai à travers son ébauche.

Si donc tu veux que le mystère du Seigneur apparaisse, regarde vers Abel pareillement tué, vers Isaac pareillement lié, vers Joseph pareillement vendu, vers Moïse pareillement exposé, vers David pareillement persécuté, vers les Prophètes pareillement souffrants à cause du Christ, regarde aussi vers l’agneau qui fut immolé en Égypte, vers celui qui frappa l’Égypte et sauva Israël par le sang. C’est aussi par la voix des Prophètes qu’est annoncé le mystère du Seigneur. En effet, Moïse dit au peuple : « Et vous verrez votre vie suspendue devant vos yeux nuit et jour, et certes, vous ne croirez pas à votre vie ». David s’écrie de son côté : « Pourquoi ces nations en tumulte, ce vain grondement de peuples ? Les rois de la terre se lèvent, les princes conspirent contre Dieu et contre son Christ ». Et Jérémie : « Je suis comme un agneau innocent amené pour l’abattoir. Ils formèrent de mauvais desseins contre moi disant : allons, jetons du bois dans son pain et arrachons-le de la terre des vivants et l’on ne se souviendra certainement plus de son nom ». Et Isaïe : « Il a été conduit comme un agneau à la boucherie ; comme un agneau muet devant le ton­deur, il n’ouvre pas la bouche. Sa génération, qui la racontera ? ».

C’est lui, le Seigneur, qui pour avoir été amené comme une brebis et immolé comme un agneau, nous délivra du service du monde comme de la terre d’Égypte, nous délia des liens de l’esclavage du démon comme de la main de Pharaon, marqua nos âmes de son propre Esprit comme d’un sceau et les membres de notre corps de son propre sang. C’est lui qui couvrit la mort de confusion, qui mit le démon dans le deuil, comme Moïse le fit pour Pharaon. C’est lui qui frappa l’iniquité, qui priva l’injustice de postérité comme Moïse pour l’Égypte, c’est lui qui nous arra­cha de l’esclavage pour la liberté, des ténèbres pour la lumière, de la mort pour la vie, de la tyrannie pour une royauté éternelle, lui qui fit de nous un sacerdoce nouveau et un peuple élu, éternel. C’est lui qui est la Pâque de notre salut. C’est lui qui prit chair en une vierge, qui fut suspendu sur le bois, qui fut enseveli en terre, qui, ressuscité d’entre les morts, fut exalté vers les hauteurs. C’est lui, l’agneau sans voix, lui, l’agneau égorgé, lui, né de Marie, la bonne agnelle, lui, pris du troupeau et traîné à l’immolation, et tué le soir, et de nuit enseveli. Lui qui sur le bois ne fut pas broyé, en terre ne fut pas corrompu ; lui qui ressuscita des morts et ressuscita l’homme au fond du tombeau.

Venez donc toutes les familles des nations, pétries avec vos péchés, et recevez la rémission des péchés, car c’est moi, dit le Seigneur, qui suis votre rémission, moi, la Pâque du salut, moi l’agneau immolé pour vous, moi votre rançon, moi votre vie, moi votre résurrection, moi votre lumière, moi votre salut, moi votre roi. C’est moi qui vous conduis vers les hauteurs des cieux, c’est moi qui vous manifesterai le Père qui est avant les siècles, moi qui vous ressusciterai par ma droite.

Méliton de Sardes – Sur la Pâque, 58-103 – SC 123, 58 et ss