Homélie de la Nativité de la Vierge Marie – 08 Septembre 2018

22ème dimanche du temps ordinaire – Année B

Par le Frère Jean-Marie

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur

Le style oral a été conservé

 

Frères et sœurs bien aimés,

Dans la deuxième lecture de cette Messe, l’épitre aux Romains, St Paul nous dit (il s’adresse à chacun de nous) : « Frères, nous le savons (c’est l’expérience de Paul et de l’Église)…nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien »

Bien, nous sommes rassemblés dans cette chapelle aujourd’hui, et nous pensons que nous venons parce que nous aimons Dieu, du moins c’est à espérer… et nous sommes certain que notre vie, notre être est vraiment un Don de Dieu et que Dieu fait tout contribuer – même ce qui nous paraît mal – pour notre bien.

Certes il ne faut jamais chercher le mal ou le péché et ni même employer des moyens mauvais, immoraux (ou le péché) pour obtenir le bien – mais le Seigneur peut tirer le bien du mal car il est Dieu (Dieu est Dieu et il peut toute chose ; il n’est pas contradictoire mais Dieu dépasse nos appréhensions intérieures même les plus subtiles, ou supposées telles) – et donc le Seigneur fait tout contribuer à notre bien.

Et nous le voyons dans la généalogie selon St Mathieu où Mathieu nous présente l’histoire préparative à l’incarnation du Verbe depuis Abraham, Abraham le père dans la foi avec les patriarches, Isaac et Jacob puis ses douze fils – douze tribus d’Israël – et puis toute l’histoire du peuple d’Israël, du moins présentée sous une certaine optique.

Et le Seigneur nous montre qu’il est présent, et il guide l’histoire, et cette histoire où sans rentrer dans les détails, il y a certains méandres qui laissent un peu perplexes, et pourtant Dieu agit à travers ces méandres, à travers même le péché de l’homme !

Il faut absolument rejeter le péché mais Dieu se sert parfois du péché pour ramener l’homme à lui ; et donc ce sont les paradoxes de la vie. Et nous sommes appelés, nous, à revoir notre vie, notre histoire personnelle, notre personne, comme un Don de Dieu, prédestinés de toute éternité – prédestinés non pas à être damnés ou à être sauvés comme le pensaient les jansénistes, une hérésie du XVIème-XVIIème siècle – mais nous sommes appelés de toute éternité dans le cœur du Père à être en communion avec lui. Notre destinée, notre destination, est préparée par Dieu – et pour tout être humain – à aller dans la vie trinitaire. Ensuite il y a la liberté humaine qui doit répondre à cet appel d’amour, consentir à cet amour de Dieu.

Et c’est là tout le défi et la qualité de notre vie.

Nous pouvons nous poser la question aujourd’hui, quelle est la qualité de ma vie ?

Quelle est la qualité d’amour, de réponse à Jésus, et quelle est la qualité d’amour que je donne aux autres ? Ou quelle est la qualité d’égocentrisme que j’ai ?

Nous sommes invités donc à nous décentrer pour être mieux centrés en Jésus lui-même, vrai Dieu et vrai homme, afin de trouver toute l’identité personnelle et toute la vérité de notre histoire. Et nous pouvons faire une litanie aujourd’hui de notre histoire pour rendre grâce à Dieu de tous les Dons que Dieu nous a donnés, de tout ce qu’il nous a offerts ; et même dans les méandres un peu compliqués de certains moments de notre vie, du moins pour certains, et bien nous sommes appelés à voir le doigt de Dieu : ce fil conducteur qui, à travers ces méandres, et bien nous conduit à lui (comme l’histoire de David, le saint roi David, mais qui n’a pas été saint durant toute sa vie, qui a été rattrapé par la miséricorde de Dieu).

Et au fond nous sommes appelés à accueillir cette miséricorde, qui est le cœur du christianisme, un amour de miséricorde. Et nous sommes appelés aujourd’hui à offrir notre vie telle qu’elle est, et à la remettre entièrement entre les mains de Dieu, par les mains de Marie et de Joseph, et de répondre simplement à ce qu’il nous demande aujourd’hui.

Que Marie intercède pour nous afin d’être des disciples authentiques, des disciples qui rayonnent de l’amour de Dieu, de sa miséricorde, dans le monde qui est aimé de Dieu, mais ce monde qui souvent est distrait, oublie Dieu ou même se rebelle contre lui.

Et nous-mêmes nous devons fuir l’esprit du monde et le péché. Le psaume 36 nous dit « Fuis le mal, évite le mal » ; nous pouvons ne pas ressentir le mal mais nous ne sommes pas l’Immaculée Conception ! Mais nous sommes appelés à fuir : les stratèges des grands généraux savent des fois reculer pour mieux gagner la bataille ou la guerre… et donc nous sommes appelés à avoir cette stratégie surnaturelle pour savoir manœuvrer : quand nous voyons quelque chose qui ne va pas, de fuir ou du moins d’éviter, comme on évite un accident.

Et puis de faire confiance au Seigneur, de nous appuyer sur lui. Le psaume nous le disait « Je prends appui sur ton amour » dit le psalmiste – ce qui n’est pas le psaume mais un passage d’Isaïe – « Je prends appui sur ton amour ».

Et donc nous nous appuyons sur l’amour. Fuir le mal, fuir le péché.

Donc éviter le mal et ne pas s’attarder dessus, mais nous enraciner dans le Christ, comme nous dit st Paul. Nous appuyer sur son amour, l’amour du Seigneur, et de nous laisser saisir par lui… et de tracer droit notre vie.

Que ce soit la joie et la paix de cette journée et de notre vie.

 

Historique de nos Homélies

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