Homélie du dimanche 31 janvier 2021 – 4ème Semaine du Temps Ordinaire – Année B

Par le Frère Jean-Marie

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur. Le style oral a été conservé.

 

Frères et sœurs bien aimés,

Le Seigneur Jésus se présente à nous dans le texte de ce dimanche comme le prophète. Le prophète attendu depuis la proclamation de Moïse au peuple, rapportée dans la première lecture tirée du Livre du Deutéronome.

« Le Seigneur votre Dieu fera se lever un prophète comme moi, et vous l’écouterez ».

Le Seigneur dit alors : « Je ferai se lever au milieu de leur frères un prophète comme toi – Moïse ; je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il leur dira tout ce que je lui prescrirai ».

Dans la Bible, le rôle du prophète, n’est pas d’abord d’annoncer l’avenir. Le rôle du prophète c’est de dire la Parole de Dieu pour aujourd’hui. Lorsque les envoyés des Pharisiens interrogèrent Jean le Baptiste, ils lui dirent : « Es-tu le prophète qui doit venir ? » et Jean répondit par la négative.

Jésus, Jésus de Nazareth est bien ce prophète qui doit venir et qui, à la suite de Moïse, dira, et dit, les Paroles de Dieu pour son peuple.

Jésus se présente par tout son être, ses paroles, ses actions, comme le prophète attendu, et qui doit éclairer et conduire le peuple au nom de Dieu, le Seigneur du ciel et de la terre, le Sauveur d’Israël. Jésus est ce prophète mais il est aussi le Christ, le Messie ; celui qui est « oint » c’est-à-dire « marqué » spirituellement par l’onction du Dieu trois fois Saint.

Jésus vient accomplir les Écritures, Il vient apporter la libération aux pauvres, aux opprimés, aux malades de toutes sortes, aux prisonniers quelles que soient leurs prisons. Cet homme possédé qui crie dans la synagogue de Capharnaüm en est les prémices.

L’attitude de Jésus est caractérisée par l’autorité de son enseignement et par ses actes qui témoignent de sa puissance sur toutes les forces adverses et sur toute la réalité visible et invisible.

Jésus accomplit mais ne répète pas, à la façon des scribes qui se référaient constamment à la tradition des anciens et à l’autorité de leurs prédécesseurs. Jésus, lui, parle de sa propre autorité. Il agit aussi en conséquence, afin que ses paroles, son enseignement, soient corroborés par sa vie et par ces actes de Salut et de libération.

Il le fait avec douceur, sans mollesse ; avec fermeté, sans dureté ; avec force, sans violence.

Le Seigneur vient libérer l’homme de ses maux physiques et spirituels. Mais, frères et sœurs, ces signes accomplis par le Christ Jésus renvoient à une vérité, une réalité plus profonde, qui est en fait le but de la mission de Jésus, à savoir : conduire l’homme à son Père au moyen de la miséricorde. L’Église, son Église, a pour mission de continuer et de prolonger en lui et par lui, la mission que Jésus a reçue de son Père dans la puissance de l’Esprit Saint.

Consoler, guérir ; apporter soulagement et réconfort, matériel et spirituel. Libérer l’être humain de ses esclavages divers et multiples. Chasser Satan et ses suppôts qui veulent prendre possession des âmes et les gouverner. Apporter la lumière de la vie, la vérité, la justice et l’amour. Plus profondément encore, donner la vie divine à chaque être humain afin qu’il puisse vivre en fils ou fille de Dieu, dès à présent, dans le réconfort de se savoir aimé et sauvé par le Seigneur lui-même. En fait être déifié ! Le grand rêve de l’être humain, le rêve contemporain de l’être humain… c’est de devenir Dieu !

Ce n’est pas étonnant puisque Dieu lui-même le veut. Cependant, c’est le moyen à employer, la méthode à employer :

est-ce que nous recevons la main ouverte ou est-ce que nous voulons saisir ? C’est ce qui caractérise le péché originel.

Recevoir le fruit de la vie éternelle ou me saisir de ce fruit et le presser… ?

Oui, être déifié par la participation à la vie de Jésus. Cette déification de la personne humaine par Dieu lui-même, voulue par Lui, qui est le but de la création de l’univers et de l’humanité, et de la rédemption par le Sang du Christ.

Pour nous, aujourd’hui, vivons en conformité avec ce que nous avons reçu et dont nous sommes comme irrigués en permanence par la grâce baptismale qui nous habite. Dans la mission même de l’Église dont nous sommes les membres vivants et actifs, soyons porteurs de libération pour autrui, d’ouverture, de bienveillance ; de compassion et de miséricorde inconditionnelle, afin d’être présence du Christ Jésus dans le monde ; ce monde tel qu’il est présentement.

Coopérons au relèvement du monde ; au Salut des hommes, au Salut éternel des hommes ; en aidant l’homme tombé, celui qui est blessé parterre sur le chemin, à se relever et à guérir. Cela demande tact et patience ; humilité et courage ; douceur et vérité ; exigence et fidélité.

Nous ne pouvons donner que ce que nous avons. Si nous sommes en communion avec Jésus, remplis de lui, de sa Présence aimante et agissante, alors nous pourrons rayonner auprès de nos proches comme auprès des lointains : soit par le témoignage direct, soit dans la communion des Saints que nous professons dans le Credo et qui est une réalité. Les paroles sont importantes, les actes sont essentiels !

Nourrissons-nous du Christ par la pratique sacramentelle ; la réception de son Corps et de son Sang dans l’Eucharistie ; par l’adoration eucharistique : en visitant les églises, en passant devant une église, en s’arrêtant pour prier tous les jours ; par la prière à la maison : que notre demeure familiale soit vraiment la maison du Seigneur.

Et en ces temps, sans doute, de re-confinement dans quelques jours, tirons profit de ce temps où notre agenda sera plus libre (espérons-le) et nos déplacements plus restreints, pour lire la Parole de Dieu. Nourrir notre esprit et notre cœur par l’Écriture Sainte.

Une lecture simple, savoureuse, amoureuse, de la Parole de Dieu, de la Bible, afin que l’intérieur de notre être soit habité et irrigué, vivifié, par la Parole du Seigneur.

Dans la vie spirituelle comme dans la vie tout court, la neutralité n’existe pas. C’est simplement une illusion ! La nature a horreur du vide : ou nous sommes remplis de Dieu ; ou nous sommes remplis de soi-même ; ou de mal.

Qu’est-ce qui remplit mon être aujourd’hui ?

Remplissons notre esprit des Paroles que Dieu nous adresse pour nous conduire à la vie éternelle.

Nous avons besoin de former notre cœur, de le nourrir ; de former notre esprit, notre intelligence, afin qu’elle soit remplie de choses vraies, de choses justes, belles et bonnes.

Sinon nous sommes invités à faire un nettoyage afin de vider ce qui nous encombre et de nous remplir de la Présence de Dieu.

Laissons-nous désaltérer, alimenter, par l’Écriture Sainte pour imprimer en nous les sentiments du Christ Jésus ; son amour du Père, sa tendresse pour l’humanité.

Et répondre à son attente d’amour, qui, seul peut combler notre vie.

Historique de nos Homélies

Historique de nos Homélies