Homélie du dimanche 30 Juin 2019

13ème dimanche du temps ordinaire – Année C

Par le Frère Jean-Baptiste

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur – Le style oral a été conservé

 

Frères et sœurs, c’est de multiples façons que le Christ nous appelle à le suivre au cours de notre vie. Et chaque fois il nous est demandé d’effectuer un choix radical qui contredit souvent les coutumes de notre environnement.

Il semble donc que Jésus veuille que nous soyons les prophètes de son Royaume.

Que dans notre monde, nous devenions des signes, parfois héroïques, de la réalité de l’autre monde.

La Lettre de St Paul aux Galates proclame que c’est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés. Mais il nous précise aussitôt que cette liberté, à laquelle nous sommes appelés, ne soit pas un prétexte pour satisfaire notre égoïsme… tant nous sommes recourbés sur nous-mêmes et sujets de toutes sortes de convoitises.

Avec l’évangile de ce jour, nous sommes amenés à considérer certaines exigences insolites que Jésus parait demander aux trois hommes qui s’œuvrent à le suivre. Il présente à chacun d’eux un dépassement de la loi de justice, prônée par Moïse. Pourtant, avant cela, st Luc nous campe le comportement du Christ libre. Libre dans sa détermination qu’il vient de prendre pour s’engager avec courage sur la route de Jérusalem, où nous dit St Luc : « Il sera enlevé », sans préciser qu’il s’agit de la mort sur la Croix ou de son Ascension.

Les deux buts ayant finalement le même dessein de nous conduire au seuil de la Vie nouvelle, éternelle. Ainsi nous est montrée la marche royale du Christ abandonné à la volonté du Père. Il marche à la fois humble et plein de consentement à sa mission rédemptrice pour l’amour des hommes.

Jésus marche librement dans l’obéissance ! Nous le voyons libre dans son refus de juger et de condamner, retenant les foudres des « fils du tonnerre », que sont Jacques et Jean, sur les villes de Samarie. Il choisit la voie de la patience et de la miséricorde. Il est libre alors d’exiger aux trois hommes qui souhaitent le suivre, le « plus » de la pratique de la loi.

Il faut être libre par rapport aux choses de ce monde, aux contraintes de la sécurité et du confort. Il demande une pauvreté d’esprit qui passe par un engagement dans le partage, jusqu’à n’avoir plus de pierre où reposer sa tête. Sans doute pour mieux se reposer sur le rocher qu’est Dieu lui-même !

Jésus est libre par rapport à la vie elle-même que nul ne peut lui prendre mais qu’il donne. Libre par rapport à la mort qui ne pourra l’enfermer qu’un instant, mais qu’il traversera pour aller vers cet au-delà de son Royaume, où les corps seront ressuscités, resplendissants de la divine bonté. Jésus est libre par rapport à la famille et aux êtres les plus chers car il est meilleur de s’attacher à toute la famille innombrable du Père de cieux.

La marche à la suite du Christ, frères et sœurs, ne nous appelle pas seulement au courage et à la fidélité. Elle présuppose d’abord le dépouillement de soi. On ne peut s’attacher vraiment à Dieu que si l’on se détache de tout ce qui ne rayonne pas de sa vérité et de sa bonté. L’important pour suivre le Christ, n’est pas d’abord ce qui attire au dehors mais bien plus ce qui attire au-dedans. Il s’agit d’abord d’accueillir le Christ en nous ! Car ne l’oublions jamais, il est venu chez les siens pour être reçu par eux. Et par là il veut que nous nous ouvrions à sa lumière et à sa grâce pour être libres, être comblés, comme le dira plus tard st Paul, de toute sa plénitude. Pour être libre, il faut donc se laisser habiter par Dieu pour devenir cette pierre vivante où repose l’Esprit Saint. Aller jusqu’à perdre la liberté de son quant-à-soi et devenir étranger à soi-même ; pouvoir arriver à dire avec st Paul « C’est le Christ qui vit en moi ».

Alors s’élaborera avec les autres frères, sœurs, membres de l’église, l’œuvre eschatologique de Dieu pour le monde, la gestation de son Royaume pour l’éternité.

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