Homélie du dimanche 19 décembre 2021 – 4ème Dimanche du Temps de l’Avent – Année C

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur. Le style oral a été conservé.

Par le Frère Jean-Baptiste

 

Frères et sœurs, en ce quatrième dimanche de l’Avent de l’année C, nous méditons sur la première partie du récit de la Visitation de Marie à sa cousine Élisabeth alors enceinte tardivement du précurseur du Seigneur. Cette scène se passe naturellement entre les fêtes de l’Annonciation et de Noël, Noël qui est très proche.

La Vierge Marie est toute à la joie de rendre service à sa vieille cousine, quelques mois avant la naissance de Jean-Baptiste, car celle qu’on appelait stérile depuis longtemps a bénéficié d’une intervention de Dieu pour devenir féconde, en dépit même de l’incroyance momentanée de Zacharie, son mari.

La Vierge Marie avait eu connaissance de ce prodige, au moment décisif de la réponse problématique, pour l’inciter à consentir à l’annonce étrange de l’Ange Gabriel. On comprend l’exultation de joie de ces deux femmes qui ont été l’objet d’une attention prévenante de Dieu.

Au seuil de son incarnation, le Seigneur opère déjà des merveilles ; au moment de leur salutation réciproque, elles se trouvent enveloppées d’une bénédiction spéciale sous le signe du tressaillement du précurseur dans le sein de sa mère ; véritable épiphanie de la présence salvifique du Dieu très Saint qui purifie et consacre Jean-Baptiste en vue de sa mission future.

L’Esprit Saint intervient donc pour confirmer le mystère de l’incarnation cachée encore aux yeux des hommes. Les deux cousines ont cru en la Parole inimaginable de Dieu ; elles l’ont expérimentée de façon différente dans leur corps. Rien n’est impossible à Dieu !

Avec Élisabeth et la Vierge Marie nous sommes ainsi engagés dans la foi à participer à leur gestation : cette gestation de ce grand mystère de l’incarnation qui se poursuit encore de nos jours pour transformer l’histoire du monde. Cet évènement fantastique (la venue de Dieu dans l’humanité) lui donne le sens dernier : ce sens de toute vie véritablement humaine, nous tous, baptisés, appelés à participer à la bénédiction de Marie qui nous fait un peu entrer, comme Élisabeth, dans le mystère caché de la Présence de Dieu parmi les hommes. La Vierge Marie est vraiment bénie entre toutes les femmes. Avec elle, nous sommes appelés à rencontrer Dieu au plus intime de nous-mêmes pour lui laisser la place qui lui revient : nous laisser transfigurer par la pénétration de son Esprit en nous.

Telle est la Bonne Nouvelle de l’Évangile : non seulement être sauvé par Dieu mais vivre dans sa dépendance bienveillante, en accueillant les Dons de son Esprit qui nous communique la filiation divine. Dieu vient nous faire partager son amour qui est au principe et à l’origine de son existence tripersonnelle.

En communion avec la Vierge Marie et Élisabeth, nous sommes donc dans l’action de grâce des merveilles que Dieu continue d’opérer parmi nous.

Mais à la tendresse joyeuse de cette fête vient se mêler la gravité, car selon la Lettre aux Hébreux que nous avons entendue : en entrant dans le monde, le Christ a dit à son Père : Me voici, je viens accomplir ta volonté, celle qui est prophétisée dans les Écritures.

Le Seigneur vient s’offrir en substitution aux sacrifices de l’ancienne Alliance pour que s’établisse un culte vraiment spirituel, nouveau, efficace, permettant de faire advenir le règne de Dieu sur la terre. Le Christ, au moment de son entrée dans le monde, accepte de se remettre entièrement à la volonté du Père qui est celle de réaliser une œuvre de réconciliation, de réorientation de la destinée de l’humanité. Selon la première Lecture, il manifestera ainsi jusqu’aux extrémités de la terre la majesté du nom divin (cela pour le bien du genre humain) pour le presser à renouer sa relation première – radicale, on pourrait peut-être mieux dire en ce jour – la relation ombilicale à Dieu, puisque Dieu est notre Créateur, notre Rédempteur.

À tous les chrétiens revient de poursuivre, sous la mouvance de l’Esprit Saint, cet avènement du règne de Dieu dans le monde selon la voie tracée par le Christ.

Puissions-nous en ce jour témoigner de la joie de notre foi, et de manifester autour de nous que l’Évangile est véritablement une Bonne Nouvelle pour tous les hommes de bonne volonté.

 

Historique de nos Homélies

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