Homélie du dimanche 07 mars 2021  – 3èmeSemaine de Carême – Année B

Par le Frère Jean-Marie

Le texte de cette homélie n’a pas été relu par le prédicateur. Le style oral a été conservé.

 

Frères et soeurs bien aimés,

le Christ Jésus chasse les vendeurs du Temple afin de rendre à ce lieu saint toute l’approche sacrée qui lui est due.

Depuis notre baptême, depuis la réception du sacrement de Baptême, notre âme est devenue, et demeure, le Temple de Dieu. Notre âme et notre corps, c’est-à-dire toute notre personne, est le Temple de Dieu ; la Demeure de la Trinité Sainte.

L’Église aussi, dans son ensemble et son unité, est le Temple de Dieu, le Corps du Christ, le Corps mystique du Christ.

Nous pouvons demander à Jésus, en ce dimanche, de chasser de notre cœur tout ce qui ne conduit pas à Lui, tout ce qui nous gêne, nous arrête, nous ralentit, dans notre chemin vers Lui. Demandons-lui avec humilité et confiance, mais avec audace, force et persévérance, de faire du ménage en nous, mais aussi par charité fraternelle, dans tous les membres de l’Église. Ainsi pourrons-nous resplendir, tant sur le plan personnel que communautaire, ecclésial, comme un signe, un reflet lumineux de la bonté, de la miséricorde et de la beauté de Dieu.

Demander à Jésus de chasser les vendeurs qui habitent notre intérieur, suppose notre collaboration à cette œuvre, à ce changement. Dieu peut tout ! Mais ne fait rien sans nous, sans notre consentement à notre propre conversion. Nous sommes le premier protagoniste de notre conversion, de notre changement, cela dépend de nous et non des autres. La grâce de Dieu appelle, et suppose, comme en écho, en résonance, notre réponse positive et active. Le Seigneur nous respecte et respecte toujours notre liberté : “veux-tu ?” ; Il respecte notre libre-arbitre afin que nous adhérions par conviction à sa volonté !

Nous sommes invités, en ce dimanche, en ce Jour du Seigneur, à mettre de l’ordre dans notre vie. À vider, à chasser, à jeter, tout ce qui nous alourdit, tout ce qui nous encombre. Puis, de nous remplir de Dieu, d’accueillir sa Parole. Il ne suffit pas de faire du vide, il faut nous remplir de Dieu.

Dans la première Lecture, le Seigneur nous adresse sa Parole à travers Moïse. Dieu s’adresse toujours à une personne ; Il ne parle pas de manière générale. Ou bien Il s’adresse à son peuple : assemblée de personnes. Il s’adresse à une personne pour tout le peuple.

Les “Dix Paroles”, appelées aussi “les Dix Commandements”, sont des Paroles de Vie. Des Paroles destinées à l’homme afin qu’il vive. Dieu veut toujours notre vie !

Ces Commandements sont avant tout des Paroles. S’adresser à quelqu’un, c’est lui donner en quelque sorte la vie. Des Paroles de Vie. Des Paroles pour donner la Vie.

Pour conserver la Vie, pour accroitre la Vie. Dieu est le Dieu des vivants, non des morts ! Et Jésus, répondant à des Sadducéens, nous dit : “Tous vivent par Lui (morts ou vivants) et pour Lui.”

La Parole de Dieu a pris chair. Le “Logos” Éternel, le Verbe de Dieu, est venu jusqu’à nous : c’est l’Emmanuel, Jésus de Nazareth.

C’est ce même Jésus, qui par sa Parole et ses Actes, nous signifie la volonté du Père, que nous pouvons accomplir dans la force, cette force toujours présente et toujours donnée de l’Esprit Saint, l’Esprit du Père et du Fils.

Jésus est là. Non seulement pour nous purifier, mais pour nous donner la vie et nous indiquer les chemins qui, par Lui, et Lui seul, Unique Chemin, conduisent au Père :

“Nul ne va vers le Père sans passer par moi.”

Jésus n’a pas aboli les Dix Commandements, qui restent comme le socle fondamental,  universel, pour tout homme et tout temps, l’expression objective, positive, de la Volonté de Dieu, de la Volonté du Seigneur, sur chacun et chacune, et sur les relations les uns avec les autres au sein de l’humanité.

Jésus est venu accomplir et dépasser toute la loi, et lui donner sa plénitude définitive en sa propre Personne : Verbe fait chair.

Cette plénitude se manifeste par la vie des chrétiens véritables, des saints, qui témoignent selon leur personnalité, leur vocation, leurs dons et leur époque, de la puissance de l’Amour de Dieu à l’oeuvre dans le monde et dans l’histoire des hommes : c’est l’histoire de la sainteté, l’histoire des âmes, l’histoire la plus profonde.

Nous pouvons citer le Catéchisme de l’Église Catholique. Le Catéchisme de l’Église Catholique s’adresse avant tout aux Pasteurs de l’Église : aux évêques, aux prêtres, aux catéchistes, aux théologiens, aux formateurs, afin qu’à partir de ce donné doctrinal et moral nous puissions vivre, réfléchir et agir :

“Les Dix Commandements appartiennent à la Révélation de Dieu. Ils nous enseignent en même temps la véritable humanité de l’homme. Ils mettent en lumière les devoirs essentiels et les droits fondamentaux appartenant à la nature de la personne humaine ( et donc à tout homme). Le Décalogue contient une expression privilégiée de la loi naturelle (inscrite dans le cœur de l’homme). Le Décalogue est connu par la raison humaine et par la Révélation divine.”

Frères et sœurs, cette Révélation nous permet de connaître avec certitude ce que Dieu attend de l’homme. Et ce que Dieu commande, ce qu’Il attend de nous, Il le rend possible par le Don de sa grâce… Dieu ne demande pas des choses impossibles à réaliser ! Sinon Il nous mettrait en position d’échec et d’impossibilité d’accomplir sa volonté. Quand Dieu parle, Il donne toujours la force pour agir, proportionnée à ce qu’Il demande. C’est vrai sur le plan général comme sur le plan particulier. Sans oublier que nous ne sommes jamais tentés au-delà de nos forces, nous avons toujours la grâce proportionnée.

Sans Jésus, nous n’arriverons à rien. “Hors de moi, nous dit-Il, vous ne pouvez rien faire.”

En demeurant en Lui, nous pouvons tout ! Même ce qui nous paraît impossible, infranchissable, à nos propres forces. L’apôtre Paul dit : “En Lui (Jésus), je peux tout !”

Je peux tout en Celui qui me fortifie !

Dieu notre Père, nous te demandons, en ce jour, de nous donner la lumière et la force, la persévérance, la patience, l’endurance, pour accomplir tes commandements en esprit et en vérité.

Et tout d’abord, ton premier commandement : de t’adorer, Toi, Dieu seul, et de t’aimer plus que tout.

Puis, de prononcer toujours ton Nom avec respect, sincérité, droiture, amour.

De sanctifier le jour que Tu nous donnes, ce dimanche, qui, pour nous baptisés, nous fait célébrer l’Acte de la Création de Dieu, l’univers visible et invisible. Mais aussi, en ce premier jour de la semaine, qui est aussi pour nous le huitième jour, le lendemain du Sabbat, jour où nous célébrons la Résurrection de ton Fils, ressuscité d’entre les morts, cette Pâque que nous allons célébrer de manière plus solennelle dans quelques semaines, et à laquelle nous nous préparons activement par ce temps de Carême ; et de vivre dans la charité fraternelle sous toutes ses formes ; et de célébrer, de prier en ce jour, de prendre du temps de prière ;  et de nous retrouver, comme nous le faisons en ce moment, pour l’Eucharistie dominicale qui est le sommet objectif de notre semaine.

Oui, Père, donne nous d’accomplir ces trois commandements qui peuvent se résumer, comme nous le dit le Deutéronome :

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton intelligence, de toute ta force.”

Et puis, donne nous d’accomplir les sept autres commandements, qui peuvent se résumer : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même » pour l’Amour de Dieu.

Et ce quatrième commandement : “Tu honoreras ton père et ta mère”. Prendre soin d’eux. Avec le temps, les choses s’inversent. L’enfant devient un homme et cet homme (qui reste un enfant) s’occupe de ceux qui leur a donné la vie ! Qui, à leur tour, redeviennent parfois comme des enfants !

Prendre soin d’eux, les visiter, s’occuper concrètement de leur bien.

“Tu ne tueras pas.” 

Donne-nous, Père, de ne pas tuer. Donne nous de ne pas commettre d’avortements, de pratiquer l’euthanasie. De ne tuer aucun être humain.

Donne-nous, Seigneur, de ne pas commettre d’adultère. Et aucun acte impur, quelles que soient ses formes.

Donne-nous, Père, de ne pas voler. Donne à tes enfants, à tes fils et à tes filles, le sens et la pratique de la justice et de la charité, dans la gestion des biens terrestres.

Donne-nous, Père, de vivre dans la vérité. De ne pas mentir. Donne-nous de ne pas travestir la vérité dans les relations humaines.

Donne-nous de ne pas convoiter, de ne pas désirer, d’avoir des désirs impurs volontaires, d’avoir une âme limpide, un esprit droit, une volonté active dans l’amour.

Enfin, donne-nous, Seigneur, dans ce dixième commandement, la force de ne pas désirer injustement le bien d’autrui et de ne pas utiliser les moyens iniques pour obtenir et accomplir notre convoitise. Donne-nous de ne pas convoiter le bien d’autrui, injustement. Et de ne pas être pris par l’avarice, l’envie, l’avidité, la cupidité.

Père, notre Père du Ciel, nous te rendons grâces : pour nous avoir donné tes commandements, ces Paroles de Vie. Ainsi, nous connaissons ta volonté et ce que Tu attends de nous, tant sur le plan personnel que communautaire. En Jésus, donne-nous de mettre en pratique ce que Tu commandes.

Frères et sœurs, au jeune homme riche qui demandait à Jésus : « Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?”

Jésus lui répondit : “Si tu veux entrer dans la vie, observe les Commandements.”

“Toi aussi, fais de même.”

 

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